Des plans mouvants de matière « climatique » s’agencent, comme dans le sas d’Ultra-relativistic e-motion, en topologies tridimensionnelles qui se renouvellent de façon incessante. Les parois, socles de matières vrombissantes, simulent la perception euclidienne des astronautes en passant par des états élémentaires de matière : de l’aérien au tellurique dans les plans mouvants structurés à la manière d’angles dièdres, à leur explosion en météorite puis à leur déflagration en poussières d’étoiles. Tout conspire dans cet univers. Comme les danseurs, les astronautes créent l’espace qui les entoure en le révélant simultanément.
Dans les dernières minutes de la vidéo, un astronaute,
Buzz Aldrin au cours de la mission « Apollo 11 », apparaît dans un réseau de lignes entrelacées qu’il creuse en tournant sur lui-même, poussant l’espace anti-gravitaire de ses bras, pulsé par le centre de son corps. Il creuse, comme par un mouvement d’autohypnose, un milieu.
En microgravité, les mouvements spiraliques, tourbillonnaires du corps, produisent une danse ondoyante, un peu comme la danse des voiles de Loïe Füller. Elle révèle la fluidité du milieu dans lequel il est immergé et figure, à travers un hybride corps-milieu, sorte de méduse articulée, un raccourcissement de la distance entre le corps et le monde.
